jeudi 26 juin 2008

La faune backstagienne expliquée aux néophytes

Vous savez, dans ma vie d'observatrice de notre belle faune musicale locale, il m'est arrivé parfois de m'aventurer dans des territoires que très peu de gens ont vu. Des endroits qui sont comme les parcs nationaux protégés, seuls quelques privilégiés y ont accès. Je parle bien sûr de l'arrière-scène a.k.a le backstage. Zones mythiques où la bière est gratuite et où on peut se retrouver à côté d'un gérant, producteur ou autre directeur de tournée et être tout à fait relax. Certains backstage sont plus prestigieux que d'autres, selon la salle et le band qui se produit. Je vous ai déjà parlé du backstage au Métropolis pendant le GAMIQ, mais celui dont je raconterai les détails ici est beaucoup moins jet-set, mais quand même très intéressant.

Lundi 23 juin, fête de la St-Jean au parc Molson. On s'entend qu'un parc municipal, même avec des chapiteaux et des barrières, ça reste un endroit ouvert, convivial, où l'on peut se mêler aisément à la foule. J'étais venue faire acte de présence au show de Gatineau (pas mal le seul band que je peux aller voir toute seule sans me sentir comme une étrangeté) et après avoir bien trashé pendant Freak de Montréal malgré les gars de sécurité déterminés à empêcher quiconque de s'approcher à moins de deux mètres de la scène, je vais faire mon tour derrière pour dire bonjour.

Moi qui pensait rester une demie-heure tout au plus, j'ai jasé pendant deux bonnes heures avec Alex de feu L'Aurore et ses Martyrs, père de famille au petit accent très chouette qui n'en pouvait plus de me raconter à quel point il avait trouvé le show malade. En plus, il me demande si je ne travaille pas par hasard pour un journal, et hop, je plug Bang Bang. Ouh lalaaa, je suis dans le milieu... Parce qu'imaginez-vous donc que le monsieur là, il pensait que j'étais là pour cruiser les "voeeuuudettes". Je l'ai bien fait changer d'avis, à force de parler de musique, il s'est rendu compte que j'étais intéressante pour autre chose que ma robe à pois.

Et puis il y avait la nouvelle fan. Jeune fille de 15 ans super enthousiaste, que j'ai vu à quelques reprises dans des shows de Gatineau. C'était vraiment cute de l'écouter raconter ses histoires. Elle a une amie qui a vu les Trois Accords 40 fois en show. Ouch. Un peu comme le Petit Prince et ses couchers de soleil. Touchante naïveté, en même temps, espoir pour l'avenir. Je lui ai fait écouter une toune du Nombre. Ne pas confondre avec Numéro, que je lui ai dit. Surtout quand Gourmet Délice est à côté...Vous savez, c'est elle et sa bande, la relève. Ne riez pas des jeunes qui trippent sur la musique d'ici.

Pendant qu'elle me parlait, j'observais subtilement deux pitounes assises à la table juste à côté. Si vous aviez vus le mépris dans leurs yeux, c'était percutant. Elles regardaient mon interlocutrice avec des faces qui disaient "Petite conne, tu vois pas que t'es ennuyante comme la pluie, dégage." Ça, c'est le genre d'attitudes qui m'enrage, parce que je m'excuse, mais ce sont elles, les petites connes. Elles étaient là à attendre, comme des précieuses ridicules, que quelqu'un leur parle et leur dise "Ouais alors on se voit à l'after chez un tel..." S'offrir ainsi en pâture à des gars juste parce qu'ils sont dans un milieu artistique. Pathétique.

N'empêche que tout ce beau monde constitue un tableau vraiment intéressant à analyser. Au final, tous font partie de la photo, et elle ne serait pas complète sans chacun des éléments. Moi dans tout ça, je suis où? Ben je suis le détail entre le sujet principal et les petits détails secondaires. Je lie tout ça ensemble. Ouais.

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